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Un peu d'histoire, la bataille de Mont Cassin 2ème partie

Rétrospectivement (Voir la bataille de Mont Cassin 1ère partie) le lieutenant-général Mark Wayne Clark, à qui le commandant en chef des forces alliées en Italie, le général Harold Alexander, avait ordonner de planifier le bombardement, admit que cette décision fut une erreur tragique de tactique militaire, ainsi qu'une honte du point de vue moral, car le bombardement ne fut pas seulement inutile, mais il fournit en plus aux Allemands un abri précieux, typique de la guérilla urbaine, qui leur permit de tenir la position plus longtemps que s'ils avaient dû rester dans leurs postes de défense sur les flancs du mont, provoquant ainsi de lourdes pertes aux forces alliées.

Le major-général Francis Tuker, dont la division indienne avait pour mission d'attaquer le mont, trouva les plans de l'abbaye dans un livre datant de 1879 dans une librairie de Naples. En étudiant la hauteur (45 mètres) et l'épaisseur (3 mètres) des murs de maçonnerie, il conclut que les ingénieurs artificiers ne pourraient rien faire directement sur le terrain et que seules les bombes « blockbuster » pourraient détruire les bâtiments.

Le 15 février 1944, le berceau de l'ordre de Bénédictins, un des plus grands centres du rayonnement spirituel et intellectuel européen, fut réduit à un tas de gravats en l'espace de trois heures. 142 Boeing B-17 Flying Fortress, 47 North American B-25 Mitchell et 40 Martin B-26 Marauder lancèrent 1 150 tonnes d'explosifs et de bombes incendiaires sur l'abbaye. Entre chaque assaut, l'artillerie alliée pilonnait la montagne. Beaucoup de soldats alliés et de journalistes se réjouirent du spectacle, mais Clark et son chef d'état-major, le major-général Alfred Gruenther, refusèrent d'y assister et restèrent dans leur quartier général

Le bombardement tua de nombreux civils qui avaient cherché refuge dans l'abbaye. Les rescapés, conduits par l'abbé Gregorio Diamare, fuirent les ruines et traversèrent la ligne de front pour se réfugier côté allemand. Quelques soldats allemands et quarante soldats de la division indienne furent également tués lors du bombardement, principalement à cause de l'imprécision des tirs. Il est estimé que seuls 10% des bombes lancées par les B-17 touchèrent le monastère. Clark, resté dans son quartier général à 27 km du mont Cassin, manqua d'être tué lorsqu'une bombe explosa à quelques mètres de lui.

Le lendemain, malgré les destructions, l'attaque de la division indienne échoua. Le bombardement n'avait pas été coordonné avec les préparations terrestres et la division indienne fut prise par surprise. Les Allemands investirent immédiatement les ruines qui se transformèrent en pièges pour les Alliés et en refuge pour leurs soldats. Les Alliés réussirent à prendre la gare de Cassino, mais la perdirent le 17 février, lors d'une contre-attaque allemande. La deuxième phase de la bataille du mont Cassin était terminée.

Suite dans la 3ème partie