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Deux terroristes arrêtés à Villance? Non, juste deux ados avec des fusils à billes

 On vient de tomber sur cette info sur le site de lavenir.net, qu’en pensez-vous ?


Deux adolescents jouent avec des fusils à billes, à Villance (Libin). Les policiers débarquent en nombre et les mettent en joue. On a peut-être frôlé le drame.

«Il est 14h41. À partir de cet instant, vous êtes privés de liberté.» Cette phrase résonne encore dans la tête de Thierry (16 ans) et celle de son copain Charles-Henri (prénoms d'emprunt).

L'histoire se déroule ce lundi 13 avril à Villance (Libin), paisible village de 670 habitants. Le soleil brille, les oiseaux chantent et les étudiants sont en vacances. Thierry et Charles-Henri, à qui vous donneriez le bon Dieu sans confession, décident de passer l'après-midi ensemble. Ils enfilent tout leur attirail du parfait petit guérillero, empoignent leurs multiples fusils à billes et remplissent leur sac de canettes vides. Nul besoin de vous faire un dessin sur leurs intentions, pas bien méchantes.

« Un policier nous a dit après coup:"Pour le même prix, il y a deux morts." Ça fait froid dans le dos. »

Les deux camarades s'aventurent dans les champs appartenant à la famille de Thierry, en toute décontraction. Quand, soudain, ils aperçoivent un habitant du quartier. Mauvais réflexe: ils détalent comme des lapins.

«Nous n'avions rien à nous reprocher, mais nous avions tout de même peur qu'il appelle la police,, confie Thierry. Du coup, nous nous sommes enfuis. Je pensais néanmoins que cette personne nous avait reconnus. D'autant plus que nos visages n'étaient pas totalement masqués. Nous portions simplement des lunettes et un petit masque devant la bouche.»

Les deux grands enfants reviennent donc vers leur point de départ, puis s'arrêtent pour reprendre leur souffle.

«Les mains en l'air ou je tire!»


Les minutes s'écoulent quand, au loin, ils aperçoivent des voitures de police. Ils devinent qu'une alerte a été donnée. Les deux garçons décident alors de rentrer sagement à la maison, avec l'intention de montrer patte blanche. Leur retour sera interrompu au milieu d'une pâture. «Les mains en l'air ou je tire!» À cet instant, les deux copains comprennent que la récréation est terminée. Thierry, qui devance son copain de quelques mètres, s'aperçoit qu'il est mis en joue par un policier, situé à une cinquantaine de mètres. Cette fois, bon réflexe: il jette ses armes à air comprimé au sol. Son copain l'imite.

«J'ai crié qu'on était des gamins, qu'on jouait avec des fusils à billes», confie Thierry. «Cinq policiers nous visaient avec leur arme, enchaîne Charles-Henri. Quand tu vois trois mecs te pointer avec des mitraillettes, tu ne fais pas le malin, mais on est resté calme. Les policiers nous ont demandé de venir jusqu'à eux en marche arrière, tout en montrant nos mains. On s'est exécuté.»

«À vrai dire, je n'ai pas vraiment stressé, assure Thierry. Enfin, si, mais seulement en pensant à la raclée que j'allais ramasser à la maison.»

Fouille, menottes, photos et empreintes digitales

Les agents comprennent alors que les terroristes présumés ne sont, en réalité, que deux gamins aux airs de premiers communiants. Qu'importe, le duo a droit à une fouille digne de ce nom et à un menottage en règle.

«Ils nous ont ensuite ramenés au combi et nous ont fait savoir que nous étions privés de liberté, raconte Thierry. Ils nous ont embarqués et emmenés à Neufchâteau. Là-bas, on nous a photographiés de face et de profil. On a pris nos empreintes digitales. Finalement, nous avons été libérés sur le coup de 17h30, après un crochet par le commissariat de Bertrix.»

Les mamans des deux protagonistes, elles, regrettent que cette histoire ait pris de telles proportions.

«Les gamins sont restés sur des terrains qui nous appartiennent.Et ils n'ont mis personne en joue, insiste l'une d'entre elles. Que la police intervienne à la suite d'un appel, nous comprenons tout à fait, mais était-ce nécessaire d'en faire des caisses? L'histoire aurait dû s'arrêter dans le combi, dès l'instant où les policiers ont compris que nos enfants ne représentaient aucune menace pour qui que ce soit. Les photos, les empreintes, c'est un peu fort. Nos enfants sont désormais fichés dans la BNG (Banque Nationale Générale), pour ‘‘agissements suspects'', alors qu'ils voulaient simplement jouer. L'un des policiers nous a dit:‘‘Pour le même prix, il y a deux morts''. Ça fait froid dans le dos.»

Le mot de la fin revient à Thierry, pas trop traumatisé: «Et dire que si mon ballon n'avait pas été crevé, on serait allé faire un foot...»